Je mène l’enquête au CDI
Le journal le Veilleur annonce la découverte d’un cadavre au collège Ronsard de Paray-Vielle-Poste. Que l’enquête commence !
Ce Cluedo grandeur nature se déroulant à huis clos au CDI, propose aux détectives en herbe d’élucider le meurtre à partir des premiers éléments constitutifs de l’enquête : un puzzle à reconstituer pour identifier l’assassin ; l’objectif étant de développer l’esprit critique (capacités d’analyse et de logique mises en avant).
Si le meurtre concerne un élève et peut surprendre, le côté fictionnel lève toute ambiguïté et sensibilité. En effet l’élève appartient à la classe fantôme uniquement ouverte le soir après les cours ordinaires. Le scénario élaboré ici est digne d’une série policière ou d’un roman du même genre et réunit tous les ingrédients d’une réelle enquête de police.
L’accès à la scène de crime permet un premier relevé d’indices, offrant l’aspect manipulatoire aux jeunes enquêteurs, avec analyse de l’empreinte. Il manque la manipulation scientifique, absente ici, mais néanmoins volontaire : il s’agit de privilégier la prise d’informations, lecture et analyse de celles-ci.
Un travail préparatoire à saluer, que ce soit dans l’élaboration des indices, des fiches « suspect » et « témoin », du rapport d’autopsie et des panneaux relatifs à l’enquête. Les participants disposent d’un carnet de détective, à compléter au fur et à mesure de l’enquête ; une assistance afin d’éviter toute stagnation…
Une difficulté peut se présenter lors de l’analyse des notes de l’enquêteur principal. Prendre une enquête en cours peut s’avérer complexe, notamment pour un élève de cycle 3, qui plus est dans le cas d’une participation individuelle. Il s’agit d’interpréter les réflexions d’un personnage secondaire.
Je mène l’enquête au CDI est une occasion d’apprendre à réfléchir en équipe ou en autonomie, de développer son imaginaire et des compétences transversales ; l’ensemble rendu possible par une démarche d’investigation. Un réel travail de recherches a été mené par sa créatrice, révélé par le degré de précision des documents. A noter également, l’intention de la professeure-documentaliste d’inciter les élèves à la lecture de romans policiers.
On retrouve dans cette enquête les codes d’un escape game : une intrigue, un scénario, un univers, une collaboration entre pairs, le principe de la « fouille », l’imbrication des énigmes aboutissant à l’identification du coupable et de son mobile. Côté émotion, on se prend au jeu.
On apprécie les phases de réajustement proposées par l’auteure et les suggestions d’évolution possible, notamment une collaboration avec l’enseignement des sciences de la vie et de la Terre est évoquée afin d’accentuer les manipulations scientifiques, comme le relevé et l’analyse d’ADN, d’empreintes digitales ou encore la détermination de l’heure de la mort de la victime.
L’auteure propose également une sitographie intéressante.
Ce premier volet proposé lors d’un club lecture laisse supposer une suite qu’on a hâte de découvrir.
le 26 novembre 2017