Le temps presse !
Une épidémie post-apocalyptique inconnue se propage dans la ville de Noisy le sec, transformant les êtres humains en morts-vivants.
Une horde de zombies envahit le lycée professionnel Théodore Monod. Les élèves de la MLDS [1] ont moins d’une heure pour retrouver, au CDI, l’antidote mettant fin à la propagation du virus. La survie de la communauté éducative en dépend. Mais la tâche s’avère délicate, le précieux remède est enfermé dans un coffre doublement verrouillé par une serrure et un cadenas…. et le temps presse !
La mise en situation est digne de la célèbre série d’horreur dont nous ne citerons pas le nom : Gaëlle accueille ses élèves dans une ambiance sonore des plus stressantes [2]. Le CDI est plongé dans le noir et des grognements de rôdeurs viennent accentuer cette atmosphère pesante, à laquelle s’ajoute une décoration sanglante : traces de sang, griffures. Le ton est donné !
Après une présentation de la mission qui attend les élèves, complétée par la définition d’un escape game, d’une lecture des consignes de sécurité, du déroulement du jeu et d’une explication relative au rôle du game master (ici Gaëlle), la professeure documentaliste de l’établissement enclenche le compte à rebours.
Le jeu débute par un message : un humain non contaminé a laissé une recommandation visible au tableau, invitant les joueurs à la fouille. Les élèves découvrent alors différents éléments dissimulés par l’enseignante.
Le défi est ponctué de six étapes obéissant au schéma suivant : fouille - indice - résolution d’énigme. Les indices collectés au fur et à mesure de la fouille donnent accès à des énigmes, qui se présentent sous la forme d’un puzzle à reconstituer, d’un sudoku, d’un code alphanumérique à décrypter, d’un mot à reconstituer, d’une grille de mots croisés et d’une question fermée. Chaque jeu de logique ainsi résolu fournit les références d’un périodique du CDI, et invite donc les élèves à découvrir l’offre de presse ainsi que le mode de classement associé.
La dernière énigme met les élèves sur la piste du coffre cadenassé : “Si vous avez été attentifs, composez le bon code”.
Cette étape cruciale leur fait prendre conscience à leurs dépens qu’ils ont glané, tout au long de la partie, un ensemble de numéros relatifs à des périodiques, et que seul l’un d’entre-eux constitue le sésame pour l’ouverture du trésor.
Un feed-back est donc nécessaire afin d’analyser l’ensemble des éléments recueillis : sur certains apparaissent des chiffres surlignés. Les joueurs se retrouvent alors face à trois combinaisons possibles pour ouvrir le cadenas et ainsi récupérer la clé du coffre, libérant le remède qu’ils apprécieront déguster !
Le temps presse ! est un premier escape game créé par Gaëlle, dans l’objectif d’offrir à une équipe restreinte de cinq élèves une immersion dans les médias par la découverte des périodiques du CDI.
Si certains codes sont empruntés à l’escape game, ici il s’agit davantage d’un jeu de piste : la partie se joue de façon linéaire et progressive.
Une énigme parallèle apparaît en fin de parcours, correspondant davantage à un feed-back qu’à une imbrication réelle.
Un débriefing est réalisé en fin de séance par la documentaliste afin de revenir sur le déroulement du jeu et reprendre les notions info-documentaires abordées dans le cadre de l’EMI [3] : la Une d’un journal, le vocabulaire de la presse, les types de périodiques, les publics cibles, la périodicité, le classement des périodiques au CDI, pour aboutir à une ouverture sur les notions de ligne éditoriale et d’économie des médias.
Une occasion également de sonder les joueurs quant à leur ressenti. Certains ont été peu investis dans la mission qui leur a été allouée, et se sont sentis infantilisés. Ce sentiment est probablement renforcé par la proposition d’un jeu type chasse au trésor, et par une résolution d’énigmes peu attrayantes pour un public lycéen. L’usage du numérique et d’applications auraient pu apporter du dynamisme, l’envie de jouer et impliquer davantage les élèves.
Faire jouer un escape game avec un groupe limité peut s’avérer risqué, surtout si un ou plusieurs joueurs ne s’investit pas dès le départ. La partie s’engage difficilement et la collaboration entre les joueurs ne s’amorce pas. Une répartition des rôles et un scénario moins linéaire investissent davantage les joueurs dans leur quête.
Les retours de Gaëlle témoignent notamment d’un démarrage jugé trop long. Une introduction du jeu via un teaser par exemple, aurait pu embarquer les joueurs plus rapidement. Le scénario peu explicite, s’avère difficile à cerner de prime abord, et ne permet pas de faire le lien entre l’attaque zombie et la presse… Peut-être aurait-il été judicieux d’aborder les énigmes du point de vue de la presse scientifique et de s’associer aux sciences ? La nature de l’antidote après ouverture du coffre est sympathique mais peu réaliste (bonbons).
Si la fouille permet aux participants de s’approprier l’espace CDI, certains se sont sentis décontenancés par une méconnaissance du lieu et surtout du mode de classement des périodiques.
En cela, la documentaliste nous propose un bilan avec des évolutions et améliorations possibles et nous l’en remercions. Une séance préparatoire aurait permis l’acquisition de prérequis nécessaires au déroulement du jeu.
Saluons l’entreprise de Gaëlle et son analyse dans ce premier escape game proposant une mise en scène et des décors empruntés à certaines escape rooms grandeur nature. Le temps presse ! est une façon originale de découvrir les périodiques : un détournement pédagogique et une idée à réinvestir, enrichir, qui ne peut que plaire aux élèves et amateurs du genre “zombie”.
le 27 février 2018
Scénario annoncé | |
Amorce audiovisuelle | |
Final marqué | |
Organigramme | |
Scénario convergent | |
Imbrication | |
Étapes | |
Énigmes variées | |
Fouille | |
Puzzle | |
Cadenas | |
Outils numériques | |
Décor | |
Ambiance sonore | |
Effets spéciaux | |
Consignes réduites | |
Coups de pouce anticipés | |
Débriefing anticipé | |
Check-list proposée |
Inspiré d’Escape game au CDI de Marie Ligonnière-Wouenzell